Pour appuyer les propos de Xavier et Padel:
1. L'assurance Prix.C'est tout simplement
idiot de proposer cette solution aujourd'hui comme possible sortie de crise. Et comme ceux qui le propose ne sont pas idiots, c'est une
tromperie éhontée pour nous faire miroiter des lendemains garantis, pour nous endormir et nous soumettre une peu plus.
a.
On n'assure pas une filière entière, et on n'assure pas une certitude. Une compagnie assure un ensemble d'individu pour la survenue de risques individuels. Si jamais il y a catastrophe naturelle touchant un grand nombre d'assurés, il faut une déclaration de catastrophe naturelle, et si cette catastrophe se répète, la prime aussi, et en proportion très importante.
b.
Assurer la filière lait pour un prix garanti, c'est comme proposer aux smicards une assurance pour un revenu garanti à 2000 eur, ou aux titulaires du RSA un revenu garanti à 1500 eur. Cela n'a pas de sens. c. Le prix du lait, quand il est bas, est bas pour tout le monde. Le risque n'est donc pas individuel mais collectif. L'ensemble des producteurs, en bloc, n'a donc aucun intérêt à souscrire collectivement à une telle assurance, car cela leur coûtera plus cher (la compagnie d'assurance prend sa marge) que d'assumer le risque eux-même dans leur ensemble.
De plus, quel niveau assurer? Le prix actuel de 310 eur est déjà très insuffisant. Quel intérêt de s'assurer actuellement pour un prix garanti de 280 eur au prix probable de 10 ou 15 eur les mille (ça c'est les analystes de compagnies d'assurance qui le détermineront)? Alors que l'avenir de se prix dépend essentiellement de notre capacité collective à se mobiliser pour en obtenir un décent.
Actuellement, la certitude c'est que le prix du lait est collé en moyenne à 300 eur ou moins depuis 3 ans. Quelle compagnie d'assurance digne de ce nom proposerait de nous assurer pour un prix de 340, ou même 330 eur? A quel prix astronomique surtout

?
Notre meilleure, notre seule assurance, c'est notre capacité collective à aller chercher ce prix. Dire autre chose est mensonger.
2. L'épargne de précautionÉvoquer cette épargne de précaution en 2017, c'est tout simplement se foutre de notre gueule! Alors que la plupart d'entre nous a fini de piocher dans cette fameuse épargne quand elle existait, que d'autres ont entasser dettes et reports et que les plus favorisés sont contents de simplement tirer un revenu pour vivre, certainement pas pour épargner!
Vouloir systématiser cette épargne de précaution quand, surtout si, elle deviendra possible, c'est l'institutionaliser, lui donner une existence vérifiable et vérifiée, donc donner une excuse, voire une raison manifeste de plus, à nos acheteur de nous obliger à repiocher dedans à la première occasion.
C'est vraiment nous prendre
collectivement pour des ânes qui n'ont même pas la présence d'esprit de mettre un peu de côté quand ils le peuvent pour des temps plus durs.
Si le pouvoir public souhaite rendre une partie de cette épargne défiscalisable, tant mieux.
Mais ce n'est certainement pas à la filière et à ses sbires de nous proposer, de nous imposer, un tel leurre!3. Contrat à termea. le lait sorti de ferme n'est pas stockable b. le risque prix est encore une fois collectif c. les prix actuels sont notoirement insuffisants
Donc il faudrait trouver un gogo sur le marché à terme pour nous (à nous tous, tous les producteurs français) vendre des contrats successifs, année après année, pour nous assurer un prix au dessus du prix de marché

! A quel prix extravagant?
4. Assurance margeLa solution Farm Bill américaine n'est efficace que pour des crises très courte, de moins d'un an, la prime des contrats étant renégociée chaque année. 3 ans de crise est le coût devient prohibitif.
Surtout très très largement subventionné par le gouvernement fédéral, donc en réalité juste une aide en grande partie publique en cas de crise à ceux qui y ont souscrit.
Notre assurance revenu, c'est 1. trouver les solutions pour arracher enfin ce fameux prix équitable 2. continuer à gérer du mieux possible NOS exploitations (il y en a qui sont un peu trop enclins à nous déposséder de l'indépendance de notre cerveau, de nos moyens de production).