Finistère. L'usine de lait en poudre grandit vite à Carhaix« Ce sera l'une des plus grandes usines d'Europe dans le secteur de l'alimentation infantile. Depuis le 10 janvier 2014, l'usine de lait en poudre du groupe à capitaux chinois Synutra se construit à Carhaix. »
http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/finistere-lusine-lait-poudre-grandit-vite-carhaix-02-02-2015-190773 L'une des plus grandes usines du genreSur quatorze hectares, la plaine de Kergorvo, à Carhaix, a bien changé en une année. L'une des plus grandes usines d'alimentation infantile d'Europe prend forme : 38 000 m², 350 m de bout en bout. Certaines constructions s'élèvent maintenant à plus de trente mètres. « On a fini les deux tiers du gros oeuvre sur la première phase », estime Marc Vroone, chef de chantier de Thébault Ingénierie. L'inauguration de l'usine de lait en poudre Synutra est prévue pour le 9 janvier 2016 à 10 h 58. Deux ans après le premier coup de pelle.
15 h de travailAujourd'hui, 250 ouvriers y travaillent mais ce chiffre devrait doubler en juin. « Les équipes de process commenceront à travailler sur le chantier fin février, explique Marc Vroone. Ce sont elles qui construisent les installations spécifiques à la production de lait en poudre. » Directeur de projet à Thébault Ingénierie, filiale du groupe Idec spécialisée dans les constructions de l'agroalimentaire basée à Cesson-Sévigné (35), il se charge du bâti de l'usine : les murs et les installations d'énergie.
Les travaux mobilisent une quarantaine d'entreprises, dont 80 % d'effectifs régionaux. La plupart d'entre eux travaillent sur des journées aux horaires traditionnels, mais le chantier compte aussi une équipe de quarante personnes se relayant de 7 h à 14 h et de 14 h à 22 h. « Ce sont eux qui réalisent le bâtiment des tours de séchage, chemin critique de l'usine », précise Marc Vroone. À terme, les deux tours de séchage - une pour le lait et une pour le sérum issu du lait entier - s'élèveront à 49 mètres. Le niveau doit être atteint le 15 avril, les entreprises de process fabriquant ensuite sur place les machines qui empliront les tours. Courant mai, une grue d'une capacité de 700 tonnes déposera ces installations à l'intérieur des tours de béton.
Actuellement, les ouvriers terminent le premier plancher. À 22 m de hauteur, ils sont une dizaine à s'affairer sur le ronronnement des machines. L'une d'elles émet un son plus saccadé. « C'est une pompe à béton », glisse le chef de chantier. À travers une grille, les ouvriers coulent 50 m3 de béton en deux heures à l'aide de cette pompe qui le propulse dans un long tuyau. En tout, 45 000 m3 de béton sont nécessaires à la construction de l'usine. « Il est coulé sur place, explique Marc Vroone. Compte tenu des quantités de béton exigées, on aurait asséché les centrales alentour si on ne l'avait pas fait nous-même. »
Un recrutement entaméL'utilisation du béton plutôt que de la charpente métallique, est l'une des spécificités de l'usine. « Le béton est plat, à la différence de la charpente métallique qui est plus difficile à nettoyer, détaille Sylvain Deffontaines, directeur des ressources humaines à Synutra France. Dans l'infantile, nous devons avoir un niveau d'hygiène très rigoureux. »
Destinée à transformer l'équivalent de 900 000 litres de lait par jour, l'usine travaillera avec près d'un millier de producteurs dans un rayon de 70 km autour de Carhaix. Alors que le bâtiment se résume encore à une succession de blocs gris, le chemin que parcourra le lait se matérialise peu à peu. « Là, ce sera le service du dépotage, où cinq camions se déchargeront à des heures précises, en fonction de la traite des vaches », explique Marc Vroone, en débutant ce chemin.
90% de salariés locauxC'est la seconde partie de l'usine que le constructeur devra livrer à Synutra à partir du mois de juin. La première doit être le bâtiment des énergies, concentrant les installations électriques et d'alimentation en eau. « Il y aura ensuite les services de traitement du lait, la tour de séchage, le stockage et le conditionnement », énumère le chef de chantier. Par la suite, il faudra attaquer les bâtiments administratifs et le laboratoire d'analyse du lait en poudre. Ainsi que le parking de 150 places en hauteur de l'usine. « Les salariés arriveront à l'usine par cette passerelle », indique Sylvain Deffontaines en désignant l'ouvrage presque terminé.
Ils seront près de 200, dont 90 % de locaux. « Le travail s'organise en trois-huit, explique Sylvain Deffontaines. Nous avons besoin de salariés habitant dans un rayon de 30 km autour de l'usine. » Le recrutement a déjà commencé avec deux formations sur les rails pour 45 potentiels futurs opérateurs, conducteurs de lignes et techniciens de maintenance. Tout doit être prêt pour janvier 2016.
Louise CALEDEC.